Bonjour,
L’insécurité persiste dans le centre du Mali et à Sareseyni, village de l’association. Ouma la sage-femme et Moctar ex-animateur et instituteur, m’informent de ce qui se passe par WhatsApps. Les Djihadistes contrôlent le village et imposent leurs lois. Les activités pour les jeunes sont interdites depuis avril. Gueladio, animateur a été kidnappé fin mai, libéré en juillet. Moctar, un Dogon dans ce village peul, n’a plus le droit de cultiver ses chams de riz depuis fin septembre, ni de venir au village sous peine de mort. Dans cette lettre vous découvrirez l’escalade de 2019 et les raisons de l’arrêt de l’association. Voilà une triste fin après 15 ans d’investissement en temps et énergie pour et dans une communauté Peul chaleureuse.

Accepter cette réalité n’est facile pour personne. Ni pour les Maliens qui vivent dans des zones contrôlées par les Djihadistes. Ni pour beaucoup de non-maliens qui ne reconnaissent plus le Mali à l’islam tolérant d’autrefois. Je vous souhaite une bonne lecture. Profitons de l’automne et de ses couleurs avant d’affronter l’hiver. Espérons une année pacifique en 2020 dans notre monde agité par tant de conflits et de guerres.
Bien amicalement,

PS Ce matin, en parcourant ma revue de presse quotidienne, mon « adduction » depuis 2012, je vois un titre alarmant de Benjamin Roger dans Jeune Afrique : Symbole de l’échec de G5 Sahel et de l’armée malienne. Il s’agit encore d’un acte terroriste du GSIM (Ansaroul Islam) dans deux camps des armées maliennes : 25 soldats maliens morts. 15 djihadistes, 60 disparus.
https://www.jeuneafrique.com/837339/politique/mali-25-soldat-tues-et-une-soixantaine-de-disparus-apres-une-attaque-dans-le-centre-du-pays/
Nom des journalistes et chercheurs qui ont éclairé mes recherches : Yvan Guichaoua, Rémi Carayol, Boukary Sangare. Alpha Konare, Baba Ulfa oumar, Ibrahim Sankare.